Constats et ambitions

Face à l’ampleur des défis qu'ils doivent relever, comment donner aux jeunes les moyens de s'épanouir et d'agir pour un monde durable ?

JEUNESSE ET TRANSITIONS SOCIÉTALES : POUR UN NOUVEAU PARADIGME

La sensibilité des jeunes aux problématiques écologiques et sociales est particulièrement vive. Et pour cause : ils comptent parmi les populations les plus touchées à la fois par la précarité économique, l'éco-anxiété et les difficultés d'insertion socio-professionnelle.

Si l'envie d'engagement ou la quête de sens sont souvent mise en avant, leur contribution à la Société se heurte cependant à un ensemble de freins. Cela va de la difficulté à identifier le rôle qu'ils peuvent jouer au sentiment de décalage vis-à-vis des réponses institutionnelles.

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VERS UN NOUVEAU MODÈLE DE CONTRIBUTION DE LA JEUNESSE

LA SOCIÉTÉ FACE AU DÉFI ÉCOLOGIQUE ET SOCIAL : UNE VISION DU SUCCÈS OBSOLÈTE

Nous avons, d’un côté, un contexte sociétal et écologique critique, rythmé par le dérèglement climatique, des crises sociales et de profondes transformations des écosystèmes naturels ; de l'autre, des critères de réussite sociale - consommation, pouvoir, richesses - qui valorisent des activités souvent prédatrices. En dépit des inflexions apparues au cours de ces dernières années, il demeure bien plus profitable d'exercer un métier dans la spéculation des ressources alimentaires, la publicité ou l’ingénierie pétrolière, que dans la prise en charge à domicile des personnes dépendantes ou handicapées, dans le service au public ou l’enseignement.

BÂTIR UN NOUVEAU RÉFÉRENTIEL DE VALEURS ET LE FAIRE VIVRE

Depuis plus d’une décennie, les appels à transformer les référentiels de création de valeurs se multiplient, invitant à regarder le système scolaire, le système hospitalier, le partage égalitaire de richesse ou encore la lutte contre la pollution comme des éléments prépondérants d’une société « prospère ». Ces nouvelles logiques de valeurs se heurtent néanmoins à la réalité façonnée par le système dominant. C’est bien l’ensemble du modèle qu’il s’agit de transformer de l’intérieur, pour le revitaliser.

Le changement de regard sur ce qui constitue réellement la valeur créée amène à repenser le rôle social et économique des jeunes femmes et hommes : comment les aider se mobiliser ? comment encourager et accompagner la contribution des jeunesses à la redirection écologique et sociale ? C'est tout l'enjeu de 100% Transition, identifier comment relier projet de vie et projet de Société.

La régénération comme matrice de
création de valeurs et de sens

QUELLE PLACE DE LA JEUNESSE DANS LA RÉSOLUTION DES DÉFIS DE L'HUMANITÉ ?

Parce qu'elle est la première confrontée aux conséquences des crises climatiques et sociales (précarité, crise démocratique, raréfaction de l'emploi...), la jeunesse doit être considérée comme un levier à la régénération sociétale, pour son propre bien-être et celui des générations suivantes. Penser sa contribution au bien commun implique de réfléchir aux cadres et aux conditions de sa réalisation.

Le programme 100% Transition travaille ainsi sur deux cibles étroitement interconnectées et un mouvement de fond :

Les jeunes, avec une approche et une méthode visant à les rendre capables de s’inscrire dans une activité contributive, en acquérant des compétences, de la confiance en eux, en travaillant sur leurs aspirations etc.
Les institutions : acteurs de l’orientation, de l’emploi, de la formation, et de la transition...pour construire des communautés capables de répondre aux besoins en matière de compétences et d’insertion professionnelle dans le champ de la transition et permettant aux jeunes de se révéler et de contribuer à la société.
La Société : la première phase d'expérimentation de 100% Transition a révélé l'urgence à modifier en profondeur les représentations de réussite et de valeurs. Si notre méthodologie est pertinente pour donner aux jeunes envie de s'engager, elle se confronte à des blocages pour une réalisation complète et à grande échelle (voir le tableau ci-dessous)

VERS UN NOUVEAU RÉFÉRENTIEL DE VALEURS

Créer un socle commun des compétences pour accélérer la redirection écologique et sociale

L’ORIENTATION ET LA FORMATION VERS LES MÉTIERS DE LA TRANSITION

A ce jour, peu d’éléments relatifs à l’orientation vers les métiers de la transition sont disponibles, tant en matière de capacité d’adapter l’approche pédagogique à des logiques d’orientation ou de sensibilisation, qu’en matière d’appréhension des formations et des compétences requises sur ces métiers. De manière générale, si certains nouveaux métiers émergent, c’est surtout un besoin de compétences globales et transversales, plutôt que techniques, qui est affirmé pour faire face à l’évolution des métiers et des manières de travailler. Le rapport Education for Sustainable Development Goals (UNESCO, 2017) met ainsi en avant des compétences relativement peu reconnues comme la pensée systémique, la conscience de soi, la collaboration, ou encore l’esprit critique pour atteindre des objectifs de développement durable.

L'ACTIVATION DES SAVOIRS ET COMPÉTENCES DU 21È SIÈCLE

Bien que l’action publique s’est emparée de ces questions de compétences et transition depuis plusieurs années et que le projet européen Rectec travaille depuis longtemps sur les compétences numériques, compétences clés et compétences transversales, il manque encore un référentiel qui reconnait, valorise et transforme les compétences acquises par l’action (par la pédagogie active et l'engagement sur le terrain). Un des objectifs de 100% Transition est d'identifier et de traduire les compétences nécessaires à la transition écologique et sociale.

En complément du « socle commun des connaissances, compétences et de culture » de l’Education Nationale (ce que tout élève doit savoir et maîtriser à 16 ans pour réussir sa scolarité, sa vie d'individu et de futur citoyen).
En s'appuyant sur une palette de méthodes transformatrices, orientée autour du pouvoir d’agir et qui articulent des approches individuelles et collectives (mise en situation, valorisations des savoir-faires expérientiels...)
En élargissant le champs de la jeunesse et des parcours d'apprentissage hybrides (scolarité, formations professionnelle, entrepreneuriat, bénévolat, salariat...).

Repères bibliographiques

Alexandre Monin, Diego Landivar, Emmanuel Bonnet, Qu’est-ce que la redirection écologique ? Horizons publics, Sept. 2021

Frédéric Dabi, La fracture, Septembre 2021

Tribune collective, Les grandes écoles doivent former à la “redirection écologique”, Le Monde, 2019

Injep, les chiffres clés de la jeunesse 2021, 2021 – taux d’abstention et votes aux dernières élections

INJEP, Berthet, Longo, Bidart, Alfonsi, Noël, Les rapports au travail des jeunes en situation de vulnérabilité, 2021

Ipsos, Perceptions et représentations des maladies mentales – Avec l’urgence sanitaire, l’urgence psychiatrique – Focus 18-24 ans, Enquête publiée en janv. 2021

S.I.G, les nouveaux indicateurs de richesse, 2015